à dans le ton joyeux qui chapeautera la soirée. La SLIP compte d’ordinaire une petite vingtaine d'improvisateurs. Nos sept joviaux drilles de ce soir viennent de différents milieux professionnels ; Christine Coordinatrice de formation, Yannick Musicien/Circassien, Maxime Professeur en lycée et collège, Michel Moniteur d'auto-école, Rachelle Professeur de français, Nicolas Artiste plasticien et notre hôte du jour Marine Chargée de communication. Ils ne sont pas tous ponots, mais originaires de l’ensemble de la région "AURA". De Brioude à La Chaise-Dieu en passant par Chilhac ou encore de l'est du département, ils sont à eux sept le premier reflet éclectique de l'exécutif de La SLIP. C'est en 2012, à l'initiative de Marine, pratiquante lyonnaise de cette activité, expatriée en Haute-Loire et ne trouvant pas de partenaires "de jeu", que la troupe est née. On les retrouve dans les programmations culturelles tout au long de l'année et pas uniquement dans le département. À ce jeu d'improvisation, il va de soi que la France entière leur est ouverte. "L'humour or not l'humour, that is the question". Notre première interrogation sur leur hobby a été de savoir si, dans leurs performances, l'humour était exclusif. La réponse est non, pas du tout, l'improvisation est au-delà d'un art, un exercice technique qui se doit de traiter toutes sortes de style expressif. L'humour, le dramatique, l'historique, le conceptuel, le littéraire, le tragique, le vaudeville, etc., font tous partie de la culture générale qu'il faut appréhender pour bien réaliser une improvisation. Cependant, durant les entraînements hebdomadaires, car il s'agit bien de s'entraîner, l'humour est souvent présent. * personnes ayant une autorité incontestable dans un domaine donné (et c'est bien le cas ici !) Mais c'est quoi l'improvisation au juste ? La force du groupe est très certainement due au fait que chacun d'entre eux a commencé l'improvisation au sein même de la ligue, ce qui leur a sans doute permis d'acquérir certains automatismes techniques. Les diverses rencontres régulières avec d'autres troupes sont tout autant facteur de leur efficacité. La curiosité générale et effrénée s’avère être un enrichissement technique et ludique pour tous. Regarder les émissions de télé-réalité ou écouter des débats intellectuels ou politiques est aussi important que de connaître sa gé

avril 2023

DÉCOUVERTES
Histoire d'improviser

Une visite éclectique des dessous de La SLIP

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Ce n'est pas tous les jours que nous sommes invités à visiter les dessous de La SLIP.

C'est vrai que le nom de cette joyeuse troupe est de prime abord confusant, mais il ne faudra pas vous laisser aller à l'euphorie d'un jeu de mots laid. Nous avons pu participer, le temps d'une soirée très expressive, aux retrouvailles post-confinement des membres de La Sympathique Ligue d'Improvisation Ponote – La SLIP. Croyez-nous, l'aventure a été si intense que larmes de joie et de rire étaient au rendez-vous.

Un soir de juin, il fait beau, mais encore un peu frais pour ce début d'été.

Nous retrouvons exceptionnellement la Ligue chez l'un de ses membres. Habituellement, ils se retrouvent à La Couveuse, la Maison Pour Tous de Chadrac. Un lieu de vie, de culture et de loisirs qui est ouvert au plus grand nombre et propose différents programmes et mises en œuvre de spectacles culturels. Pour cette fois, ce sera une invitation moins protocolaire et tellement plus conviviale que nous n'allons pas bouder notre plaisir à découvrir quelques-uns des membres de cette ligue extraordinaire.

Le temps d'un petit apéritif campagnard et de faire les présentations des sept "oligarques*" présents à la réunion, nous voilà déjà dans le ton joyeux qui chapeautera la soirée. La SLIP compte d’ordinaire une petite vingtaine d'improvisateurs. Nos sept joviaux drilles de ce soir viennent de différents milieux professionnels ; Christine Coordinatrice de formation, Yannick Musicien/Circassien, Maxime Professeur en lycée et collège, Michel Moniteur d'auto-école, Rachelle Professeur de français, Nicolas Artiste plasticien et notre hôte du jour Marine Chargée de communication. Ils ne sont pas tous ponots, mais originaires de l’ensemble de la région "AURA". De Brioude à La Chaise-Dieu en passant par Chilhac ou encore de l'est du département, ils sont à eux sept le premier reflet éclectique de l'exécutif de La SLIP.

C'est en 2012, à l'initiative de Marine, pratiquante lyonnaise de cette activité, expatriée en Haute-Loire et ne trouvant pas de partenaires "de jeu", que la troupe est née. On les retrouve dans les programmations culturelles tout au long de l'année et pas uniquement dans le département. À ce jeu d'improvisation, il va de soi que la France entière leur est ouverte.

"L'humour or not l'humour, that is the question".

Notre première interrogation sur leur hobby a été de savoir si, dans leurs performances, l'humour était exclusif. La réponse est non, pas du tout, l'improvisation est au-delà d'un art, un exercice technique qui se doit de traiter toutes sortes de style expressif. L'humour, le dramatique, l'historique, le conceptuel, le littéraire, le tragique, le vaudeville, etc., font tous partie de la culture générale qu'il faut appréhender pour bien réaliser une improvisation. Cependant, durant les entraînements hebdomadaires, car il s'agit bien de s'entraîner, l'humour est souvent présent.

* personnes ayant une autorité incontestable dans un domaine donné (et c'est bien le cas ici !)

Mais c'est quoi l'improvisation au juste ?

La force du groupe est très certainement due au fait que chacun d'entre eux a commencé l'improvisation au sein même de la ligue, ce qui leur a sans doute permis d'acquérir certains automatismes techniques. Les diverses rencontres régulières avec d'autres troupes sont tout autant facteur de leur efficacité. La curiosité générale et effrénée s’avère être un enrichissement technique et ludique pour tous. Regarder les émissions de télé-réalité ou écouter des débats intellectuels ou politiques est aussi important que de connaître sa géographie ou l'Histoire de France. Aujourd'hui, ces acquis portent leurs fruits et permettent aux acteurs de s'approprier toutes sortes d'univers dans la réalisation de leur art. Des univers mis à l'épreuve dans des "battles" contre d'autres équipes d'improvisation. Ces matches étant d'une si grande intensité qu'il faut bien toute cette culture pour sortir

son épingle du jeu. N'allez pas croire que ce soit si simple, parfois une compétition, si amicale et enrichissante soit-elle, peut durer plus d'une heure trente ! L'improvisation a ses propres codes et approches. La SLIP adore s'emparer de ces derniers, voire même s'initier à de nouveaux. Ainsi, bien que la maîtrise soit admirable, la troupe fait toujours à l'heure actuelle, intervenir deux fois par an, un professeur extérieur pour continuer d'améliorer sa technique. "L'improvisation ne s'invente pas, elle se génère en écoutant ce qui se passe autour d'elle et en articulant toutes les techniques mises à disposition avec une réalité active et participative" dixit Maxime durant notre préambule.

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Cours après moi que je t'attrape

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Revenons à notre rencontre avec La SLIP.

Avant de commencer le travail d'improvisation, nos hôtes nous amènent dans le pré adjacent afin d'observer de quelle manière ils s'échauffent. Oui il faut s'échauffer !

L'improvisation est une technique à la limite du sportif, si l’on considère que le cerveau est un muscle. Il faut donc bien préparer son physique et son mental. Une bonne respiration est utile. Elle permet de se défaire des tensions nerveuses du corps et de l'esprit. Pour cela, il existe des jeux bien précis et codifiés. De notre poste d’observation, ils ressemblent fortement à ceux que nous avons pu connaître en colonies de vacances. Mais ne nous y fions pas, c'est bien plus complexe qu'il n'y paraît ! Cependant, c'était assez drôle de les voir gesticuler dans tous les sens, se courir après, se passer les uns en dessous des autres, s'immobiliser d'un seul coup puis repartir de plus belle à la course, tout en "braillant" les mots-clés des différentes parties de jeux, le tout au beau milieu d'un pré à la tombée de la nuit. Nous n'avons pas bien saisi les tenants et les aboutissants de ces jeux d'introduction par manque de pratique, mais le principal est que nos amis se soient mis dans les conditions adéquates pour les improvisations à suivre.

C'est de l'intérieur que le groupe prend tous ses sens.

Nous retournons maintenant à l'intérieur pour passer en mode atelier et commencer à improviser, si l'on peut dire ainsi. Parfois pour leurs rassemblements, un Maître de Cérémonie (MC) orchestre les thèmes de l'entraînement, mais pour ce soir, Rachel avait préparé un petit programme technique auquel nos improvisateurs se sont ralliés. C'est parti pour 1h30 d'exercices multiples. Nous comprenons assez vite que les opérations sont à peu de chose près, le miroir d'une représentation théâtrale puisque l'idée sous-jacente du petit groupe est de se mettre en situation réelle. Ce qui bien entendu nous ravit. La chance d'avoir un spectacle pour nous seuls n'étant plus à négocier, nous restons donc sagement à notre poste de spectateurs néophytes et apprécions pleinement la suite de la soirée.

Les sketches se suivent et ne se ressemblent pas. C'est avec une certaine stupéfaction que nous découvrons la faculté des uns et des autres à rebondir avec tact sur chacune des situations présentées. Il pleut tellement de mots, de styles, d'enchaînements, d'implications à une vitesse "grand V", qu'un vertige cérébral s'installe dans nos têtes de reporters. Parfois, dans notre coin, nous avons un mot, une phrase, une idée ou encore un avis à émettre. Parfois, même l'envie de nous lever et de participer nous chatouille les côtes et les neurones. Mais nous nous ravisons. Leur talent est démesurément plus performant que le "nôtre" ; alors restons à notre place, laissons faire les "pros de l'impro" !
Les interventions séquencées des acteurs de ce soir sont tellement drôles, que nos rires résonnent dans le théâtre d'entraînement improvisé. Difficile de croire que l'humour n'est pas systématique dans cet art tant on a ri.

"Chaussette" ! Allez placer le mot chaussette dans chacune de vos interventions pour pouvoir changer d'histoire ! Nous vous expliquons l'une des règles proposées par Rachel. Deux intervenants commencent une histoire puis doivent placer le mot-clé, en l’occurrence "chaussette", dans leur narration pour passer la main à deux autres intervenants qui devront à leur tour inventer une nouvelle improvisation et placer également cette clé et ainsi laisser leur place. Et bien, nous vous affirmons que ce n'est pas si simple de parler de chaussettes à n'importe quel moment d'un sketch totalement improvisé. Mais le talent de nos compères n'a pas souffert une minute de cette option un peu déroutante.

Ce n'est seulement que vers la fin de la soirée, que le ton humoristique finit peu à peu par s'estomper, laissant place à la dramaturgie et à la fatigue de nos sportifs suprasensibles. Ne leur en voulons pas, après être restés trois mois enfermés, cet art a un coût. "Nous ne pouvons pas toujours être à notre maximum". Nonobstant, nous vous assurons qu'ici la performance n'est pas sujette à controverse !