avril 2023
ÉCOTOURISME
divertissement glacial
Pas de raquettes pour une raclette
Cette année, l’équipe Altilimag s’est lancée un savoureux défi ; attendre les premiers flocons et manger une raclette en mode climat extrême.
L’hiver est peu propice aux randonnées familiales que nous vous proposons habituellement dans Altilimag, alors nous avons eu l’idée de vous montrer que même dans les frimas de l'hiver, il est possible de s’inventer une histoire et de la transformer en une expérience givrée.
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C’est parti pour un "road trip" hors du commun et une première expérience de l’extrême pour deux d’entre nous. Nous sommes au croisement de la croix de Peccata aux Estables, non loin du sommet du Mézenc.
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Le 27 novembre dernier, la chance nous a souri et malgré les prévisions météo désastreuses annoncées, le temps était au beau. Sous un soleil généreux, nous ne regrettons pas de nous être lancés dans ce défi pour le moins intrigant. Est-il vraiment possible d’aller manger une raclette dans une tente au sommet du Mézenc, sous et sur la neige ? Tom, notre dernière recrue ainsi que Ludovic sont dubitatifs. Mais nous ne reculons pas. Nathan et son ami Victor ont amené dans leur sac à dos l’équipement nécessaire. Une tente spéciale, un poêle en titane, deux tubes extracteurs de fumées, des chaises, de la nourriture et de quoi faire du feu. Allons-y, grimpons donc vers cette nouvelle aventure. Durant cette ascension, l'astre solaire concentre sa lumière sur le sommet et sa croix, nous donnant ainsi l'agréable sensation d'être des privilégiés.
Il fait moins trois degrés ; le parcours dans la neige épaisse tombée dans la nuit est rythmé par les craquements sourds de nos godillots et notre souffle court. Nous gardons tout de même le sourire et restons motivés pour trouver le lieu idéal adapté à notre escale.
Tom a emmené son drone et nous promet de belles images ainsi qu’à la clé, une sympathique vidéo de notre périple. Après une petite demi-heure de crapahutage, par manque d’habitude marcher dans la neige sans raquettes est à la limite du "militaire", nous faisons halte pour tester les capacités de sa machine à hélices horizontales.
La brume très fraîche commence à se jouer des rayons solaires comme pour nous prévenir que Météo France ne se trompe pas constamment. Malgré cela, la vitesse du vent nous laisse à penser que nous pouvons encore profiter un moment du peu de chaleur ressenti. |
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Tom déballe son matériel de vidéaste pendant que nous prenons une bonne dose de paysages fantasmagoriques. Les arbres sont crispés par la neige compactée sur leurs branches et par le froid ambiant, tandis que le relief montagneux est drapé de sculptures éphémères influencées par les volutes instables d’une burle capricieuse.
Sans préambule, le drone décolle à la vitesse fulgurante de vingt-deux mètres/seconde et s’élève à une telle hauteur qu’on ne distingue plus de lui qu’une silhouette de mouche imitant le son d’une guêpe énervée ! Tom est d’ailleurs équipé d’un masque de pilotage immersif qui lui confère une certaine ressemblance avec son drôle d'appareil. En revanche, le pilotage est parfaitement maîtrisé par notre nouvel ami. Entre les arbres, dans la brume glaciale, la "petite bête énergique" nous survole, se faufilant tantôt à découvert, tantôt dissimulée par les flux nuageux, en ne nous laissant, pour être localisable, que le son très spécifique à ces Objets Volants Bien Identifiés.
Au sol, comme devant un jouet de Noël aux performances incroyables, trois adultes s’émerveillent d’une telle technologie. |
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Finalement le temps se gâte vraiment. On nous avait prévenus ! Alors très vite, nous nous doutons qu’il sera compliqué d’atteindre le sommet pour notre audacieux déjeuner. Nous décidons donc de planter rapidement notre arche au plus près d’où nous sommes. Nathan et Victor, en autochtones montagnards avertis, nous mènent non loin, dans une petite clairière hors sentier. Nous y installons le tipi.
Ce type de matériel canadien permet d’installer à l’intérieur un poêle et d’y faire un minimum de cuisine, tout en profitant d’une chaleur amicale quand dehors la tempête s’établit agressivement. Avec les rafales agitées qui nous encerclent, la mission est désordonnée, la toile résiste à nos injonctions et tente de se laisser emporter. Nous insistons ! En vingt minutes d'efforts contre dame nature, nous parvenons à finaliser l'installation de notre abri protecteur. |
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Enfin, nous y sommes ; assis sur nos chaises, le feu lancé, il ne reste qu’à attendre ses bienfaits. Le fromage et la charcuterie ne sont pas congelés, c’est une bonne chose. Dehors le temps s’agite, le grésil frappe fortement la toile et nous indique clairement de ne plus sortir sans équipement adapté. Avec joie et dans une humeur respectant notre "delirium", nous prenons des forces grâce aux bénéfices de cette raclette parfaitement adaptée aux conditions de ce défi un peu fou.
Très vite, sous le tipi, la chaleur est si intense qu'il nous est même possible de quitter les manteaux si précieux à l’extérieur. À la vue de ses rougeurs, il est bien possible que Ludovic ait commencé son bronzage d’été. |
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À l'extérieur, le vent souffle de plus en plus fort. Il est temps de remballer le matériel si nous voulons avoir une chance d’atteindre la croix figée dans cette "aire glacière" au sommet du Mézenc. Nous tentons de finaliser notre ascension, mais très vite notre équipement montre trop de signes de faiblesse pour atteindre notre but ultime. Compte tenu de la force de cette burle, qui, par un biais pernicieux, fouette de ses piquants petits glaçons nos oreilles mal protégées, nous décidons de rebrousser chemin avec une certaine amertume et le sentiment d’un périple inachevé. Plus nous retournons vers la station, plus le temps s’améliore, accentuant un peu plus notre désarroi. De quoi penser que monsieur le Mézenc n’était pas disposé à recevoir quatre "raclettistes". |
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C’est promis et entendu entre nous, ce n’est que partie remise. Cette expérience pour le moins insolite n’est que le premier tome, un test en quelque sorte. Maintenant, nous savons ce qu’il nous a manqué pour réussir et ce ne sont pas quelques flocons durcis qui nous arrêteront lors de notre prochaine tentative. |
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Envie de
raclette et
de grésil?
Vous pouvez vivre un court instant de cette épopée rafraîchissante sur notre vidéo :
www.youtube.com/watch?v=LSvPc3PROJo&t=5s
44°55'00.0"N 4°10'45.0"E
44.916666, 4.179166
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