s est autorisé, mais réglementé pour la préservation de la faune et de la flore. Marie-Paule nous raconte que chaque fois qu’elle traverse ces lieux, un hibou de grande taille prend son envol en claquant des ailes et tente d’apeurer quiconque entre sur son territoire. Ce bois éclairé par un soleil n’ayant pas encore atteint son zénith en ce milieu de matinée présente un petit air de Brocéliande et nous ferait aisément croire aux créatures elfiques et autres trolls moussus. Mais que nenni, ni elfe, ni troll, ni hibou effrayant ce jour-là. En revanche, la mousse verte sous nos pieds et les rais de lumière, aspirant chacun la fraîche rosée brumeuse, donnent à nos silhouettes importunes une allure de fantômes en errance. Devant nous, dissimulée entre arbres et mousse, une première preuve de l’existence d’une exploitation minière ! Une galerie s’enfuit sous terre à travers les racines des sapins. Par une entrée située presque à hauteur d’homme, elle invite volontiers les aventuriers téméraires que nous sommes à venir explorer son antre. L’excitation bat son plein. Les plus audacieux parmi nous pénètrent alors les premiers dans la galerie. Faute d’équipement approprié pour devenir de vrais mineurs, la petite galerie nous montre vite les limites que nous devons respecter. Demi-tour donc, nous finissons d’explorer le joli bois en repartant vers Navogne. À l’entrée du hameau, le panneau « route des mines de fer » nous rappelle la raison pour laquelle nous sommes ici ce matin-là, même si nous nous demandons pourquoi un « s » a été mis au nom Navogne alors qu’aucune carte ne présente cette orthographe. Au cœur de ce petit coin agréable de Haute-Loire règne une atmosphère paisible de moyenne montagne que nous n’oublions pas d’apprécier et qui nous rappelle ô combien nous sommes chanceux de vivre dans ce si beau département. Un pigeonnier hors du temps Là où la route goudronnée prend fin, nous empruntons un chemin de terre. Au loin sur notre droite, nous apercevons un ancien pigeonnier. Sis en bordure de bois il domine un improbable horizon et signe de son ampleur une trace de l’histoire oubliée ou presque. Presque, car une fois rendus devant celui-ci, nous constatons que quelqu’un est certainement à son chevet afin de lui offrir une restauration amplement méritée. Hélas personne d’autre que nous sur place, impossib

septembre 2023

DÉCOUVERTES
Histoire de Bas en Basset

Des anciennes mines de fer à la Bloue en quelques pas

Une aventure de groupe extraordinaire proposée par
Marie-Paule de Bas-en-Basset

Quand la possibilité de vivre une nouvelle aventure sonne à votre porte, il serait absurde de ne pas quitter ses charentaises. Marie-Paule, une grande amie d’Altilimag, tenait à nous faire découvrir une partie du patrimoine historique de son petit coin de paradis altiligérien. Nous ne nous sommes pas fait prier plus longtemps, nous avons chaussé nos crampons et suivi notre guide survitaminée sur les traces des mines de fer de Bas-en-Basset.

Nous ne nous sommes pas fait prier plus longtemps, nous avons chaussé nos crampons et suivi notre guide survitaminée sur les traces des mines de fer de Bas-en-Basset.
 
Cependant, avant de prendre la direction des sentiers battus et pour faire plus ample connaissance avec les participants à cette matinée pédestre, Marie-Paule et de son mari nous proposent un petit café réconfortant.
 
Fraîcheur hivernale bien piquante au rendez-vous ce samedi matin ensoleillé, nonobstant le temps est idéal pour partir à l’aventure; ni trop chaud ni trop froid pour aller marcher. Dès le départ, Marie-Paule nous promet une belle balade et surtout une découverte insolite. Vu son enthousiasme, nous la croyons sur parole. Kiara sa chienne Beauceron trépigne des quatre pattes. Elle a sûrement compris ce qui se tramait et fait tout autour de nous des bonds ubuesques pour être certaine de faire partie de l’expédition. « Bien sûr que nous t’emmenons, calme-toi », lui dit sa maîtresse.
 
Nous tournons alors le dos à la Loire scintillante de lumière et partons par la route de Naves en direction du hameau de Navogne. Les maisons que nous croisons sur notre route sont, pour la plupart d’entre elles, joliment restaurées. Toutes en surplomb de la Loire, elles disposent d’un panorama jalousement protégé invitant à la quiétude d’une vie rythmée par le champ des oiseaux et d’une vue vers un horizon infini.
 
Avant de nous rendre immédiatement à Navogne, Marie-Paule nous fait découvrir une ancienne sapinière qu’elle apprécie tout particulièrement. Celle-ci, bordée d’un ancien mur d’enceinte en pierres sèches, témoin du savoir-faire d’antan, demeure la propriété familiale du premier exploitant minier, monsieur Chaney. Aujourd’hui, l’accès à ce bois est autorisé, mais réglementé pour la préservation de la faune et de la flore. Marie-Paule nous raconte que chaque fois qu’elle traverse ces lieux, un hibou de grande taille prend son envol en claquant des ailes et tente d’apeurer quiconque entre sur son territoire.
Ce bois éclairé par un soleil n’ayant pas encore atteint son zénith en ce milieu de matinée présente un petit air de Brocéliande et nous ferait aisément croire aux créatures elfiques et autres trolls moussus. Mais que nenni, ni elfe, ni troll, ni hibou effrayant ce jour-là. En revanche, la mousse verte sous nos pieds et les rais de lumière, aspirant chacun la fraîche rosée brumeuse, donnent à nos silhouettes importunes une allure de fantômes en errance.
   
Devant nous, dissimulée entre arbres et mousse, une première preuve de l’existence d’une exploitation minière ! Une galerie s’enfuit sous terre à travers les racines des sapins. Par une entrée située presque à hauteur d’homme, elle invite volontiers les aventuriers téméraires que nous sommes à venir explorer son antre. L’excitation bat son plein. Les plus audacieux parmi nous pénètrent alors les premiers dans la galerie. Faute d’équipement approprié pour devenir de vrais mineurs, la petite galerie nous montre vite les limites que nous devons respecter. Demi-tour donc, nous finissons d’explorer le joli bois en repartant vers Navogne.
 
À l’entrée du hameau, le panneau « route des mines de fer » nous rappelle la raison pour laquelle nous sommes ici ce matin-là, même si nous nous demandons pourquoi un « s » a été mis au nom Navogne alors qu’aucune carte ne présente cette orthographe. Au cœur de ce petit coin agréable de Haute-Loire règne une atmosphère paisible de moyenne montagne que nous n’oublions pas d’apprécier et qui nous rappelle ô combien nous sommes chanceux de vivre dans ce si beau département.
 
 

Un pigeonnier hors du temps

Là où la route goudronnée prend fin, nous empruntons un chemin de terre. Au loin sur notre droite, nous apercevons un ancien pigeonnier. Sis en bordure de bois il domine un improbable horizon et signe de son ampleur une trace de l’histoire oubliée ou presque. Presque, car une fois rendus devant celui-ci, nous constatons que quelqu’un est certainement à son chevet afin de lui offrir une restauration amplement méritée. Hélas personne d’autre que nous sur place, impossible donc d’en savoir plus.
 

La mine !

Nous continuons de monter vers la cime de la colline qui surplombe les habitations de Navogne. Sur le sentier, nous sommes en interrogation à propos des murs de pierre relativement hauts qui bordent le sentier. Sont-ce des anciennes voies romaines ou non Il se pourrait que ce soient simplement des aménagements liés jadis à l’exploitation des mines. Un mystère de plus que l’on n’aura pas résolu ce jour !
Notre errance spéculative nous a fait dépasser l’entrée de la mine d’une bonne cinquantaine de mètres ! Mais rien de grave, nous retournons sur nos pas, nous cherchons attentivement et là, devant nous, une entrée aux couleurs ferreuses valide le point de départ d’une galerie très attirante.
 
« En deux-deux », nous voici à l’intérieur ! C’est un spectacle assez insolite qui nous y attend. Les parois de la mine sont couvertes de points qui sous l'éclairage de nos téléphones portables pétillent de reflets enchanteurs et se détachent de l’ocre de la pierre. Particules de quartz ou trésors étincelants incrustés, notre imagination va bon train. Nous essayons d’avancer vers les profondeurs obscures, mais très vite, le sol devient un piège argileux détrempé et emprisonne nos pieds dans une boue verdâtre. Une fois encore sans équipement adéquat, nous devons rebrousser chemin. Frustrés de ne pas avoir pu explorer plus avant les entrailles de cette colline, nous en ressortons malgré tout avec le sourire. Cette expérience singulière fut bien plus qu'euphorisante.
Parce que ce type d’activité reste un danger, nous vous mettons en garde et vous conseillons d’être accompagnés par des personnes aguerries si vous souhaitez explorer cette mine ou toute autre sur le secteur.
 
 

La Bloue, un ruisseau au calme limpide.

Quelques clichés de la mine plus tard, nous reprenons notre périple à la découverte de la Bloue. Au fond du ravin entre deux collines s’écoule ce ruisseau affluent de l’Ance, finissant elle-même sa course dans la Loire. Son eau cristalline nous étonne, car en ce moment avec l’hiver nous nous attendions à des flots plus tumultueux et plus troubles. Ce ruisseau encavé est charmant et donne l’envie d’y passer un moment de détente. Nous suivons son cours jusqu’à un terrain privé qui, aussi anti-écologique et paradoxal que cela puisse paraître, sert à la pratique du franchissement en 4x4 ! En revanche, l’endroit désert ce jour est propice au décollage et au pilotage du drone de Tom qui fait également partie de l’expédition.
 
Nous faisons une courte pause sur place et comme des gosses devant un nouveau jouet, nous admirons les prouesses acrobatiques du bolide à hélices ainsi que la dextérité de son pilote et le regardons s’enfuir de plus en plus haut jusqu’à perdre sa trace visuelle et sonore. Il serait monté à environ cinq cents mètres d’altitude, nous dit Tom.
   
De là où nous sommes, impossible de voir la ville de Bas-en-Basset nous décidons alors de reprendre notre route et de nous rendre sur un plateau dominant la ville. Sur le plateau, le carnet de bord du drone est acté et le voici parti vers une prise de vue aérienne de la ville.
Le vent frais qui attaque nos narines et nos extrémités finit par avoir raison de nous et nous incite, après trois heures d’aventure, à clôturer cette expérience volante.
 
Sur le chemin du retour, nous n’oublions pas de remercier Marie-Paule pour cette expédition, elle qui en avait même précédemment profité pour nous présenter monsieur Jean-Pierre Marcon. Celui-ci n’a pu nous accompagner ce samedi, mais nous espérons bien qu’il puisse être des nôtres lors d’un prochain reportage, car il semblerait qu’il soit un des derniers gardiens de la mémoire de Bas-en-Basset.  
 

À savoir

Ces mines ont été exploitées au début des années 1840 et leur exploitation sera arrêtée en 1880. Sur internet à l’adresse suivante : https://www.geol-43.asso-web.com/uploaded/zircon-24-2.pdf vous trouverez un document sur l’histoire de ces mines.
Aujourd’hui certaines d’entre-elles servent de refuge et de modèle de préservation des différentes espèces de chauves-souris comme la charmante pipistrelle que nous n’avons malheureusement pas pu apercevoir. Une quarantaine de sites sont gérés par le CEN Auvergne, les souterrains des mines de Navogne en font partie et participent à la préservation des chauves-souris, notamment le Petit rhinolophe, le Grand rhinolophe, le Grand murin, la Barbastelle, le Murin à oreilles échancrées. Les différents gîtes d’hibernation et de reproduction sont équipés de nombreux aménagements tels que grilles, grillages, cloisons, portes ou toitures adaptées, bâches, etc., ayant pour objectifs d’assurer la sécurisation des lieux parfois dangereux, de réduire les nuisances pour les propriétaires et de garantir la tranquillité et un accès à nos amies chiroptères !

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de jouer

les "spéléos" ?

Anciennes Mines de Navogne

Navogne
43210 Bas en Basset


C'est à peu de chose près par ici !

45°17'25.9"N 4°05'59.1"E

45.290526, 4.099755

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