un sol adapté à une agri
culture saine. Les bovins eux-mêmes sont les principaux acteurs de la pérennité de cet environnement. Ces semoirs ambulants, autonomes, ne consommant pas de gazole, mangent l'herbe, dispersent les graines en se promenant et rejettent tout le meilleur pour que l'écosystème perdure. Une vraie machine
naturelle à faire du bon foin, nous dit Bernard! Si piquante et si délicieuse à la fois. Entre ces quelques précisions, Bernard cueille la fleur d'un chardon-Marie. Son couteau suisse qu'on croirait sorti d'usine tant son efficacité n'est plus à prouver dans une main et dans l'autre une mini pince ultra adaptée pour cette épineuse manœuvre. À l'aide de ses deux outils "agricoles", il l'épluche jusqu'à atteindre le cœur pour nous le faire goûter. À notre grand étonnement, cette expérience fut délicieuse, douce et sucrée. Nous étions loin d'imaginer qu'une telle plante, certes aux jolies fleurs, mais épineuse et piquante, recèlerait dans son nombril une telle saveur cachée. Un écosystème complexe à entretenir d'une gestion quasi permanente. Si ces chardons sont trop nombreux, Bernard en supprime manuellement quelques-uns. Mais la
nature n'aimant pas le vide, afin qu'ils ne soient pas potentiellement remplacés par une variété
naturelle moins intéressante pour le maintien de cette biodiversité, il en conserve cependant quelques pieds. Cette richesse végétale, qui pousse très vite, donne un foin assez court et gourmand, récolté début juillet. Le nourrissage des bœufs avec ce foin, combiné à la chaleur des étables qui évite aux animaux d'avoir à se dépenser pour se réchauffer, engraisse ces derniers pendant leur croissance. À ce stade, nous tenons peut-être le secret du Fin Gras du Mézenc, mais rien n'est moins sûr. Les fleurs, les graminées, le vent, le biotope, l'eau de source, la pluie, la terre volcanique, la zone géographique et un cahier des charges spécifique sont autant de vecteurs indispensables pour la protection du Fin Gras du Mézenc. Une carte postale paradisiaque. Nous nous déplaçons vers un autre lieu pour, cette fois, aller à la rencontre des bœufs de Bernard. Une vraie carte postale! Voilà ce que nous regardons avec nos yeux ébahis. Le mont Alambre face à nous, des collines vertes, des forêts éparses, des animaux pas très stressés, voire paisibles, un ciel bleu immaculé et une petite brise r