ment très sympathique. On se retrouvait en famille et entre amis autour d'un bon feu de cheminée. Les femmes souvent tricotaient ou brodaient pendant que les hommes amusaient les enfants avec des histoires du pays, tantôt drôles, parfois apeurantes, mais toujours dans une bonne ambiance. Aujourd'hui, difficile de passer outre les séries télé incessantes, les programmes tardifs, le "coronavirus" en boucle sur toutes les chaînes d’information, difficile de renouer avec les activités
traditionnelles d'autrefois. Pourtant, Mireille nous a proposé de vivre une expérience gustative en nous faisant découvrir la confection d'une Douce. Un plat "gâteau" qui était le point de repère rassemblant les personnes, de sa préparation jusqu'à sa dégustation, pendant les très réputées veillées. C'est avec curiosité et intérêt que nous avons accepté son invitation et sûrement aussi parce que dans l'équipe il y a quelques gourmands qui s'ignorent! Il a fallu se lever tôt, car la première chose qu'il faut savoir à propos de la Douce, c'est que le temps de cuisson est très long. Par conséquent, à 8h00 dans la cuisine de Mireille, les pommes de terre étaient déjà cuites dans de l'eau salée, et dès lors, nous étions tous concentrés sur ses gestes et ses paroles. L'écrasement des pommes de terre au fond de la marmite à confiture avec un peu d'eau salée paraît assez simple au début de la confection. Mais la suite est carrément sportive, limite haut niveau! Notre cuisinière ajoute peu à peu de la farine de seigle et de l'eau chaude en remuant la mixture avec son fouet. Puis "bis repetita" pendant quarante-cinq minutes à peu près, jusqu'à ce que la marmite contienne suffisamment de pâte à Douce pour veiller avec une bonne douzaine de personnes. Nous sommes admiratifs! L'huile de coude dépensée par Mireille ne faisait pourtant pas partie des ingrédients de base, mais elle n'en reste pas moins le vrai moteur de la recette. Au fur et à mesure, la pâte devient plus compacte et donc de plus en plus dure à malaxer. Autant, vous dire qu'il faut une certaine habitude à jouer du coude pour concocter une Douce. Environ cinquante minutes plus tard, lorsque la marmite est suffisamment pleine, Mireille intègre les pommes et les figues sèches qu'elle avait préparées plus tôt. Elle nous dit qu'à cet instant les manières de préparer la Douce diffèrent d'une
avril 2023
DÉCOUVERTES
cuisine et tradition d'antan
Farine de seigle, pommes de terre, fruits et sucre vous rendent la vie Douce
Une tradition du plateau Vivarais-Lignon au bon goût
des veillées d'autrefois
L'équipe d'Altilimag a été conviée à une aventure gustative hors du temps. La confection d'un "gâteau protestant" venu tout droit du triangle Mazet-Saint-Voy / Freycenet de Saint-Jeures / Mars. Autrefois, pendant les longues veillées et pour résister au froid piquant de l'hiver, on préparait la Douce. Suivez-nous au cœur de cette appétissante expérience !
Pendant les veillées on partageait la Douce.
Tout le monde le dit ou presque ! Les veillées, c'était vraiment très sympathique. On se retrouvait en famille et entre amis autour d'un bon feu de cheminée. Les femmes souvent tricotaient ou brodaient pendant que les hommes amusaient les enfants avec des histoires du pays, tantôt drôles, parfois apeurantes, mais toujours dans une bonne ambiance. Aujourd'hui, difficile de passer outre les séries télé incessantes, les programmes tardifs, le "coronavirus" en boucle sur toutes les chaînes d’information, difficile de renouer avec les activités traditionnelles d'autrefois. Pourtant, Mireille nous a proposé de vivre une expérience gustative en nous faisant découvrir la confection d'une Douce. Un plat "gâteau" qui était le point de repère rassemblant les personnes, de sa préparation jusqu'à sa dégustation, pendant les très réputées veillées. C'est avec curiosité et intérêt que nous avons accepté son invitation et sûrement aussi parce que dans l'équipe il y a quelques gourmands qui s'ignorent ! |
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Il a fallu se lever tôt, car la première chose qu'il faut savoir à propos de la Douce, c'est que le temps de cuisson est très long. Par conséquent, à 8h00 dans la cuisine de Mireille, les pommes de terre étaient déjà cuites dans de l'eau salée, et dès lors, nous étions tous concentrés sur ses gestes et ses paroles. L'écrasement des pommes de terre au fond de la marmite à confiture avec un peu d'eau salée paraît assez simple au début de la confection. Mais la suite est carrément sportive, limite haut niveau ! Notre cuisinière ajoute peu à peu de la farine de seigle et de l'eau chaude en remuant la mixture avec son fouet. Puis "bis repetita" pendant quarante-cinq minutes à peu près, jusqu'à ce que la marmite contienne suffisamment de pâte à Douce pour veiller avec une bonne douzaine de personnes. Nous sommes admiratifs ! L'huile de coude dépensée par Mireille ne faisait pourtant pas partie des ingrédients de base, mais elle n'en reste pas moins le vrai moteur de la recette. Au fur et à mesure, la pâte devient plus compacte et donc de plus en plus dure à malaxer. Autant, vous dire qu'il faut une certaine habitude à jouer du coude pour concocter une Douce.
Environ cinquante minutes plus tard, lorsque la marmite est suffisamment pleine, Mireille intègre les pommes et les figues sèches qu'elle avait préparées plus tôt. Elle nous dit qu'à cet instant les manières de préparer la Douce diffèrent d'une personne à l'autre. Chacun peut à son goût mélanger d'autres fruits secs ou confits, c'est selon ! Nos recherches à propos des origines de la Douce nous avaient déjà dirigé vers cette information. Cependant, voir quelqu'un préparer ce plat à veillées nous faisait autant envie que de goûter au final gustatif. |
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Le sucre, c'est bien, en abuser ça craint !
Le sucre ! C'est maintenant le moment de l'ajouter et là, il n'y a pas vraiment de quantité définie. Enfin un minimum au départ tout de même, mais en fonction du volume de pâte obtenu, du type de fruits ajouté (déjà sucrés ou non), la quantité sera intégrée à l'appréciation du préparateur. Chacune des personnes présentes a donné son avis après avoir porté une goutte de pâte à la bouche et Mireille a fait confiance à notre avis de "grands chefs culinaires".
Voilà, tous les ingrédients sont réunis dans la marmite. Il ne reste plus qu'à recouvrir la potion magique d'une couche de farine de seigle. Celle-ci constituera la croûte à la cuisson, qui, paraît-il fait beaucoup d'envieux. Nous passons à l'étage supérieur de chez Mireille pour déposer la préparation dans un ancien four à bois. À l'époque des veillées, souvent la Douce était cuite dans le four à bois du village. À Freycenet entre Saint-Jeures et le Mazet-Saint-Voy, deux communes du Vivarais-Lignon, le père de Mireille était l'ancien boulanger et c'est dans l'authentique four à bois du village qu'il cuisait la Douce. Ce four est encore en fonctionnement, notamment lors de la grande Fête du pain du village qui a lieu tous les ans, le dernier dimanche de juin.
Aujourd'hui la tradition est un peu moins présente alors heureusement que l'ancien matériel de Mireille est encore disponible pour conserver une part d'authenticité à cette mystérieuse expérience. Rendez-vous est pris pour la fin de journée. La dégustation n'aura lieu qu'après les huit heures de cuisson. Dans un four moderne, le temps peut être réduit de cinquante pour cent. C'est ce que nous avions pu lire en effet lors de nos investigations. L'expression usuelle dit qu'il faut savoir prendre son mal en patience alors, nous décidons de la respecter. Tic-tac, tic-tac... Nous y sommes enfin ! Nous avons retrouvé Mireille et nous allons sortir la Douce du four. La salive se fait présente derrière nos joues gourmandes. Nous piaffons de pouvoir goûter LA DOUCE. Elle se déguste chaude ou froide, nous dit Mireille, mais comme nous ne connaissions pas cette recette, nous n'attendrons donc pas qu'elle refroidisse... Allez hop ! Une cuillerée dans le "bec" !
Verdict ; miam ! C'est succulent, consistant, sucré, mais pas trop et très chaud. Nous comprenons vite pourquoi ce plat était autrefois servi lorsque dehors la bise et les flocons jouaient à se contredire pendant les longues journées hivernales. Une denrée qui vous tenait très certainement au corps durant des heures et vous permettait de surmonter les froides épreuves météorologiques. |
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LA DOUCE DE MIREILLE
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Les ingrédients pour douze à quinze personnes |
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> 2 kg de farine de seigle
> 1 kg de pommes de terre
> 1 kg de pommes
> 400g de figues sèches
> Sucre en poudre selon appréciation
Nous vous rappelons que différentes recettes existent et qu'il vous appartient d'y ajouter votre touche personnelle. |
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L'équipe remercie Mireille pour ce voyage au temps des veillées accompagné de la recette goûteuse d'une Douce à partager sans modération. |
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