ux avaient les moyens de commencer à mécaniser leur ferme. Cet hiver-là a rajouté à leur peine des difficultés qui ont laissé des traces dans la mémoire de chacun. Sami pense aujourd’hui, qu’en effet le réchauffement climatique est visible en
Haute-Loire rien que par la différence de quantité de neige qu’il peut observer de sa fenêtre chaque hiver. Quant à sa qualité de vie, en
Haute-Loire, il ne la changerait pour rien au monde. Aucune envie d’aller ailleurs et pour cause ; il est parfaitement convaincu que ce que l’on ressent dans la région n’est que du bonheur et du bien-être. Entre qualité de l’air, respect du patrimoine et de son histoire, la gentillesse et le gros cœur des altiligériens, il ne peut y avoir d’autres alternatives. Fils unique, sans enfant, il profite du temps qui passe en compagnie de ses chats qui lui apportent beaucoup de réconfort. Ses chats, nous dit-il, le protègent des souris, mais aussi de l’invasion des taupes qui touche le territoire. Une cohabitation dans le partage de l’amour, de l’espièglerie féline et du service. Ce qui le fait rebondir sur la mentalité de l’être humain qui se détériore au fil des années. Il observe de loin, en dehors des médias télévisés, ce qui se passe dans les autres régions de France et notamment à Paris. Il constate à sa manière et avec tristesse que les gens deviennent de plus en plus “fous”. Quant aux ragots de village, sport mythique de la campagne, ils sont assez loin de ceux qu’il a connus autrefois, même si ceux-ci subsistent encore et qu’il s’en sent parfois encore victime. Ce qui pour lui est dommage à notre époque, c’est que le savoir des anciens altiligériens n’est plus transmis aux jeunes générations. Il en vient même à penser que cette jeunesse ne s’y intéresse plus. S’ajoute à ses regrets, les ambiances des marchés aux bestiaux. Depuis 1972, il trouve qu’ils ont bien perdu de leur qualité d’autrefois où l’on se retrouvait entre gens du pays à discuter et prendre des nouvelles de chacun ce qui lui manque beaucoup. L’essentiel de la vie est voué à disparaître au profit de la modernité galopante. Sami passe la plupart de ses journées chez lui à lire pour s’occuper. Il nous gratifie alors d’une séance nostalgique avec son album de photos familiales. Nous découvrons ainsi une grande partie de ses ancêtres sur des clichés étonnamment bien conservés. Certains d&rsq
avril 2023
DÉCOUVERTES
témoin du passé
Et l’humain dans tout ça ?
Nous avons donné la parole à Sami, un altiligérien pure souche.
Dans un petit hameau du Mazet Saint Voy, perché au pied du Lizieux, nous avons rencontré Samuel dit “Sami”. Un homme passionné par l’Histoire de France qui a des ascendants depuis Henri IV en 1580. Il dispose même d’un cahier très complet rassemblant toute sa généalogie familiale. Mais il est surtout un homme qui aura vécu toute sa vie dans cette bourgade de Haute-Loire.
Dans un petit hameau du Mazet Saint Voy, perché au pied du Lizieux, nous avons rencontré Samuel dit “Sami”. Un homme passionné par l’Histoire de France qui a des ascendants depuis Henri IV en 1580. Il dispose même d’un cahier très complet rassemblant toute sa généalogie familiale. Mais il est surtout un homme qui aura vécu toute sa vie dans cette bourgade de Haute-Loire.
Après y avoir écoulé 72 années, on peut dire qu’il est un véritable autochtone et une source sans failles de son historique. Du fait, il nous a longuement parlé de sa vie dans la région, à commencer par une mésaventure peu ordinaire quand il était encore en bas âge ; ses parents ont failli être assassinés ! Cette partie de son histoire l’a rendu fragile et a fait qu’il est resté près de ses parents sans jamais quitter le hameau.
Depuis l’âge de 15 ans et pendant plusieurs années au rythme de 15 à 18 heures par jour, il travaillait à la ferme avec son père qui élevait quelques vaches, et une petite dizaine de porcs. Ils fabriquaient ensemble du beurre et revendaient le lait et la viande des cochons.
Aujourd’hui, il ne reste plus grand-chose de ces activités agricoles, uniquement un voisin qui s’occupe encore, par habitude, de 4 ou 5 bêtes à cornes et qui pourrait bien s’en passer puisque lui aussi est en retraite.
Il nous a aussi parlé de ses impressions sur le réchauffement climatique. D’après lui, il y a beaucoup moins de neige qu’autrefois. Il se souvient d’un hiver en 1956-1957 durant lequel les chutes de neige avaient commencé aux alentours du 15 octobre et sans discontinuer n’avaient fini de tomber qu’au 15 avril suivant. Il en était tellement tombé que le rez-de-chaussée de la maison était sous le niveau de la neige. Il fallait passer par les chambres du premier étage pour pouvoir sortir de la maison. Pour les agriculteurs ce fût un véritable désastre, l’herbe n’a pas pu pousser à temps, impossible pour eux de nourrir correctement leurs bêtes. Le foin et la paille étaient approvisionnés par quelques agriculteurs qui remontaient en camion depuis la Drôme voisine. À cette époque, la vie des agriculteurs était pénible. L’ensemble des travaux de la ferme se faisait manuellement et peu d’entre eux avaient les moyens de commencer à mécaniser leur ferme. Cet hiver-là a rajouté à leur peine des difficultés qui ont laissé des traces dans la mémoire de chacun. Sami pense aujourd’hui, qu’en effet le réchauffement climatique est visible en Haute-Loire rien que par la différence de quantité de neige qu’il peut observer de sa fenêtre chaque hiver.
Quant à sa qualité de vie, en Haute-Loire, il ne la changerait pour rien au monde. Aucune envie d’aller ailleurs et pour cause ; il est parfaitement convaincu que ce que l’on ressent dans la région n’est que du bonheur et du bien-être. Entre qualité de l’air, respect du patrimoine et de son histoire, la gentillesse et le gros cœur des altiligériens, il ne peut y avoir d’autres alternatives. |
Fils unique, sans enfant, il profite du temps qui passe en compagnie de ses chats qui lui apportent beaucoup de réconfort. Ses chats, nous dit-il, le protègent des souris, mais aussi de l’invasion des taupes qui touche le territoire. Une cohabitation dans le partage de l’amour, de l’espièglerie féline et du service. Ce qui le fait rebondir sur la mentalité de l’être humain qui se détériore au fil des années. Il observe de loin, en dehors des médias télévisés, ce qui se passe dans les autres régions de France et notamment à Paris. Il constate à sa manière et avec tristesse que les gens deviennent de plus en plus “fous”.
Quant aux ragots de village, sport mythique de la campagne, ils sont assez loin de ceux qu’il a connus autrefois, même si ceux-ci subsistent encore et qu’il s’en sent parfois encore victime.
Ce qui pour lui est dommage à notre époque, c’est que le savoir des anciens altiligériens n’est plus transmis aux jeunes générations. Il en vient même à penser que cette jeunesse ne s’y intéresse plus. S’ajoute à ses regrets, les ambiances des marchés aux bestiaux. Depuis 1972, il trouve qu’ils ont bien perdu de leur qualité d’autrefois où l’on se retrouvait entre gens du pays à discuter et prendre des nouvelles de chacun ce qui lui manque beaucoup. L’essentiel de la vie est voué à disparaître au profit de la modernité galopante.
Sami passe la plupart de ses journées chez lui à lire pour s’occuper. Il nous gratifie alors d’une séance nostalgique avec son album de photos familiales. Nous découvrons ainsi une grande partie de ses ancêtres sur des clichés étonnamment bien conservés. Certains d’entre eux ont plus de 100 ans et offrent un cachet historique plus qu’émouvant.
Nous quittons notre hôte du jour, non sans émotion. Nous avons vécu un véritable moment d’enrichissement personnel grâce à la mémoire de cet homme hors du commun. |
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" Merci Sami pour votre accueil chaleureux et plein de vie " |
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