avril 2023
ÉCOTOURISME
musée d'envergure
Vous ne savez peut-être rien de l'Histoire
Si vous croyez connaître l'Histoire de la Seconde Guerre mondiale c'est que vous n'avez pas encore rencontré Monsieur Capelani !
À Frugières-le-Pin, tout près de Brioude et de Lavaudieu, il y a un homme, ou plutôt un personnage, que tous les passionnés d'histoire devraient rencontrer sans plus tarder. Grâce à Nathan, nous avons pu rencontrer ce dernier et nous rendre au Musée de la Résistance Joseph Lhomenède. Son conservateur Monsieur Capelani, que nous remercions, nous a ouvert ses portes pour une visite privée.
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Conservateur, oui en effet Monsieur Capelani l'est, officiellement. Mais avant tout, il est celui qui, contre le temps et l'avenir, a rassemblé tout au long de sa vie une collection du passé, que tout historien jalousera certainement en prenant connaissance de son existence. Cet homme, ayant voué sa vie à la mémoire de la Seconde Guerre mondiale 1939-1945, est habité d'une passion sans égale. Les mots vont nous manquer pour vous décrire la dévotion de l'homme de 85 ans et de la collection qu’il a érigée pour l’association du musée. Pour autant, nous allons essayer.
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Qui sera vraiment impressionné ?
À notre arrivée, le conservateur semble étonné de nous voir aussi nombreux. Effectivement, l'envie de découvrir un nouveau personnage atypique altiligérien et la promesse que représentait ce reportage avaient incité le père et l'oncle de Nathan à nous accompagner au musée.
Du fait, nous étions cinq personnes au lieu de notre tandem habituel. Mais qu'à cela ne tienne, Monsieur Capelani ne se laisse pas impressionner et nous dirige vers l'entrée bien gardée du musée associatif. Nous pensons sincèrement que ce musée devrait être le sien sans aucune discussion possible, étant donné que cet homme est à l'initiative des recherches ayant amené chacune des pièces de cette collection dans ce lieu de mémoire.
Les portes ouvertes et la lumière enclenchée, nous pressons le pas, impatients d'en découdre avec l'Histoire. Stupéfaction, étonnement, ébahissement, effarement, saisissement, nous vous le disions, les mots vont manquer ! Les prodigieuses merveilles de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale et de la Résistance sont là, devant nous. S'ouvre alors un livre sensoriel et, guidés par la voix du conservateur, nous commençons à nous rendre compte de l'ampleur du trésor qui scintille par sa particularité. Nous ne pourrons tout découvrir durant les quelques heures que nous avons attribuées à ce reportage c'est un fait, cependant nous garderons nos yeux écarquillés pour en apprécier le plus possible. Gageons que nous devrons prochainement revenir ici ! |
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Un musée vraiment pas comme les autres.
En attendant, nous déambulons dans ce qui est, à la fois, un trésor, mais aussi un mystère. Comment peut-on avoir réussi à réunir autant de pièces maîtresses donnant à nos livres d'écoliers et à ce que nous en avons retenu un air désuet et totalement obsolète ?
À cette question, Monsieur Capelani répond qu'il a des relations dans le monde entier. Sa passion l'aura fait voyager de pays en pays, rencontrer d'autres passionnés, mais aussi des personnages qui ont été acteurs de tout côté dans cette guerre désastreuse. Et c'est au cours de ces voyages et rencontres qu'il aura pu trouver, récupérer, acheter, parfois à prix d'or, les objets et autres documents qu'il présente dans son mémorial. L'homme, source intarissable, nous débite l'histoire de la résistance altiligérienne et de la France entière comme une gourmandise. Il la connaît si bien que nous ne pouvons que boire ses paroles en évitant de l'interrompre. Si, par hasard, il y a une question sur un objet, une arme, l'uniforme d'un mannequin, il dégaine sa réponse précédée d'un petit "mais vous ne savez rien !" qui finit par devenir si évident que nous l'avons adapté pour notre titre. |
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Une authentique garantie sans esbroufes ni subventions !
La quasi-totalité des pièces présentées au musée est d'origine. Quelques documents ont été photocopiés uniquement pour préserver les originaux dont le support a été fragilisé par les années. Il y a certains papiers qui ne résistent pas au temps qui passe. Néanmoins, ce qui nous frappe est que les présentations, les explications, les provenances, les définitions des pièces exposées sont toutes réalisées manuellement ! Nous demandons pourquoi à leur auteur. La raison est simple. Aussi incroyable que cela puisse être, ce musée Associatif n'est pas subventionné par l’État ! Chacun pourra se faire son opinion à ce sujet, mais nous trouvons invraisemblable qu'un tel trésor n'ait pu obtenir la moindre garantie de sa longévité et qu'il ne puisse exister qu'à une si petite échelle humaine. Rien que le temps passé et le financement personnel attribué à ce lieu de culture par un seul homme devraient en tout point être récompensés, du moins d'une reconnaissance régionale, voire nationale. |
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| Mais parlons de la collection sans trop entrer dans le détail que nous vous invitons à découvrir par vous-même. Un nombre incroyable de mannequins, aux habits militaires d'époque et de toute nationalité, observent d'un œil cerbère nos trajectoires accréditées dans une atmosphère semi-pesante. Le parfait état de conservation de chaque tenue militaire confère à ces mannequins un prisme si réaliste que l'on peut se sentir inquiété à chaque regard posé sur eux. Des armes sont également exposées. Elles nous procurent encore plus d'effroi que les militaires en fibre de verre. Du petit pistolet à l'arme lourde, en passant par les mitrailleuses, il y en a "pour tous les goûts" si l'on peut dire. Même les munitions sont là pour vous rappeler la douleur de cette guerre mondiale. Mais ne perdons pas de vue que toutes ces armes ont été conçues pour tuer, nuire en quelque sorte à l'humanité. Et cela fait peur de voir une telle somme d'inventivité technologique de cette époque destinée à la mort plutôt qu'à la préservation de l'espèce. Et c'est d'autant plus vrai aujourd'hui, compte tenu de l'état du monde actuel. Outre ces indispensables historiques outils de guerre, vous pourrez consulter, derrière les vitrines, des documents tout aussi bien conservés. Certains vous parleront des cartes de résistants, des interrogatoires menés par les miliciens, des tortionnaires, des circulaires de recherche contre des chefs de la résistance, d'autres vous relateront les informations journalistiques, la création de mouvements politiques. Couteaux, pilules de cyanure, grenades incendiaires, obus de mortier, explosifs, téléphones de campagne, boussoles, boîtes d'amorces, vous l'aurez compris, une collection archicomplète trône dans ces vitrines et nous raconte à quel point l'horreur a sévi durant six longues années. |
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Une mémoire infaillible pour chaque objet.
Si vous êtes accompagnés d'enfants faites un premier tour d'horizon, il y a quelques photos d'époque qui peuvent être choquantes pour les jeunes âmes vierges de toute férocité afin de vérifier ce à quoi vous acceptez de les confronter. De nombreuses maquettes d'avion de guerre jalonnent également notre parcours et démontrent que là aussi, la créativité était inappropriée à la sauvegarde humaine. Mais quoi qu’il en soit, en ce temps-là, reconnaissons qu'il fallait bien pouvoir se défendre contre l'ennemi, surtout qu'il n'y en avait pas qu'un ! Au plafond et sur les murs, drapeaux, vélos et affiches de propagandes cohabitent avec des casiers de parachutage et des lance-roquettes mortifères.
A chacun de nos arrêts devant différents objets, Monsieur Capelani nous narre, à sa manière presque spirituelle, soit une partie de son histoire, soit une anecdote qui lui est liée. De ceci, nous retiendrons l'incroyable mémoire de cet octogénaire ainsi que son aisance à y faire appel autant que sa capacité à extraire d'une pile d'ouvrages, le livre et la page, afférents à ses propos. Nous aurons ainsi appris qu'en Russie, des commandos de femmes "snipers" étaient en action et ont fait un carnage dont elles se vantaient sans retenue dans les rangs de leurs ennemis et que des femmes anglaises étaient formées pour piloter les avions Supermarine Spitfire1 à la sortie des usines afin de les acheminer sur les lieux de combats.
Contrairement à certains musées subventionnés où seule la curiosité vous guide, ici notre féru conservateur vous accompagnera tout au long de votre visite avec un plaisir qui sera, nous vous le promettons, partagé. |
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Nul besoin de motivations supplémentaires pour vraiment vouloir revenir à sa rencontre, réviser et en apprendre davantage sur cette tranche historique du monde. Et pourquoi pas, plus encore, sur la résistance locale. Monsieur Capelani en est la preuve vivante, nous ne savons rien ou pas grand-chose en réalité, si ce ne sont les infimes parties scolaires que nos parcours personnels auront permis de conserver.
Dans un prochain numéro, nous vous proposerons un nouveau reportage sur ce musée et M. Capelani. Pour l'heure, nous ne connaissons pas son contenu, mais de ce que nous avons déjà pu découvrir en ces murs, il y a fort à parier que notre curiosité et la vôtre seront quelque peu comblées.
LÉGENDES
1 / Le Supermarine Spitfire est l'un des chasseurs monoplaces les plus utilisés par la RAF et par les Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale. Il donna lieu à une diversification et à une multiplicité de versions jamais atteintes auparavant dans l'histoire de l'aviation. (Source Wikipédia )
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Continuez cet article en découvrant la deuxième partie de ce trésor incroyable en cliquant le lien ci-dessous :
www.un_tresor_peut_en_devoiler_un_autre-.fr |
Envie
d'une vraie
révision ?
Musée de la Résistance
et de la Déportation Lhomenède
La Gare
43230 Frugières-le-Pin
+ 33(0)4 71 76 42 15
www.musee-resistance-auvergne.fr
45°15'34.1"N 3°29'35.0"E
45.259458, 3.493056
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